Genèse, de Philippe Lesage – Naissance d’une romance ?

Dans un collège privé de garçons, Guillaume, 16 ans, est secrètement amoureux de son meilleur ami. Sa demi-sœur Charlotte, 18 ans, se fait proposer par son copain d’avoir une relation plus libre : tout bascule. Félix, 12 ans, tombe amoureux de Béatrice dans un camp de vacances enchanteur. 

Comme tout créateur, Philippe Lesage possède une obsession bien à lui, infusant son cinéma, pourtant protéiforme : en l’occurrence, celle d’exacerber l’émotion du vrai.

C’était déjà le cas dans Les Démons, son second film de fiction, tout comme dans ses documentaires, notamment Ce cœur qui bat, prix de la Meilleure œuvre canadienne et celui du Meilleur espoir aux RIDM (Rencontres Internationales du documentaire de Montréal).

C’est manifestement la volonté émanant de Genèse, son nouveau long-métrage, dont le tournage vient tout juste de s’achever à Montréal.

Pas moins de quarante-deux jours de tournage (une rareté dans la Belle Province), symbole d’une ambition conséquente pour un projet des plus personnels pour Philippe Lesage, projet que ce dernier porte depuis des années, bien avant même Les Démons, film qui aura entériné sa place parmi les plus grands cinéastes québécois contemporains.

Si l’idée de Genèse prit donc corps avant Les Démons (son financement ayant été amorcé avant la sortie de ce dernier), c’est bien dans la continuité logique de ce dernier que s’inscrit le dernier-né de Philippe Lesage, abordant à nouveau la question des atermoiements amoureux, cette fois-ci transposés à la période charnière de l’adolescence.

L’occasion pour la réalisateur d’aborder de front les difficultés des relations amoureuses que tout un chacun a pu traverser, tout en les mettant en perspective des problématiques que sont amenés à affronter des adolescents aux prises avec leurs conflits intérieurs, exacerbés par la pression exercée par le monde extérieur.

Hasard du calendrier ou non, difficile de rater la présence au générique de Noée Abita, révélation du dernier Festival de Cannes pour sa prestation dans Ava de Léa Mysius, autre long-métrage sur les amours adolescents, présenté cette année à la quarante-sixième édition du Festival du Nouveau Cinéma de Montréal.

Si la donne mérite d’être soulignée, c’est que la fraîcheur, le naturel, et l’entièreté du personnage en font à coup sûr l’avenir du jeu francophone, la nouvelle garde de jeunes actrices et acteurs à même de faire bouger les lignes de par leur ambition,  mais aussi de par leur volonté d’apprendre et de proposer des prestations inédites criantes de vérité.

Un an de casting aura été nécessaire à Philippe Lesage et Galilé Marion-Gauvin (producteur du film) avant de choisir Noée Abita pour Genèse, une période significative quant au degré d’exigence et d’authenticité infusant le projet.

Une volonté de se démarquer qui ne sera pas de trop pour Philippe Lesage, dont l’ambition narrative et formelle n’a d’égale que le classicisme des thématique de Genèse : on espère dès lors de tout coeur que vouloir saura rimer avec pouvoir.

Verdict courant 2018.

genese

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